Ok je sais, elle était facile.
Attention : 2ème article de la journée.
La piste
Ce n’est pas ce qu’on appelle une « cyclable » :
Entre Arkalik et Ulutau, sur mes deux cartes tout va bien : la route est une « hard covered road ». En réalité, il manque 130km d’asphalte (on m’avait prévenu)
Quand elle est sèche, on peut avancer à vélo, même si ce n’est vraiment pas confortable.
Mais quand il pleut, cette terre devient très collante, et s’agglutine sur les roues et sous les chaussures, il devient impossible d’avancer (même pour pas mal de voitures)
Bon bref, mardi je n’ai pu faire que 47km, car j’ai dû attendre que la pluie cesse, et que la terre sèche (ce n’est pas une contrepèterie, c’est juste difficile à prononcer :))
Ce jour là, il a fait encore très chaud, et il me manquait un peu d’eau pour mon bivouac (j’ai loupé un village qui n’était pas fléché (comme très souvent)) J’en demande à une voiture qui passait par là par inadvertance (comme dirait Jamel), on me donne…
5 LITRES. Malgré mes tentatives, je ne parviens pas à refuser. Je ferai une orgie d’eau le soir venu.
Enfin vinrent quelques « montagnes ». Ca fait du bien un peu de 3D :
Un berger y garde ses moutons.
J’aime bien les gros plans
Baikonour
Ce berger m’explique que depuis ses montagnes, il peut voir les fusées partir depuis Baïkonour !
Le site de lancement, exploité par la Russie (et « loué » par le Kazakhstan), est à quelques centaines de kilomètres de là.
Je vais m’en rapprocher petit à petit, j’ai donc demandé par SMS à l’un de mes correspondants techniques permanent en France (merci Damien) quand était prévu le prochain lancement. Résultat : le 21 juin à 15h, Mission Progress 43P, lanceur Soyouz (bon ok, le nom de la mission ne doit pas vraiment vous intéresser) S’il fait beau, je devrais pouvoir voir au moins le panache de fumée…
Chez l’habitant
Un peu plus loin, je serai accueilli par Victor.
Employé de mairie, c’est un passionné de mécanique et d’électronique. Il vit seul, et récupère beaucoup de choses (lien de cause à effet ?) :
Il a même récupéré des cartes électroniques provenant de… restes de fusées qui retombent parfois au Kazakhstan ! (quand ça foire)
Sa maison
ne possède pas l’eau courante, comme c’est très souvent le cas.
Il me fera un très beau cadeau !
En passant, Victor m’apprend que je me trouve au centre géographique du Kazakhstan! C’est en effet la particularité de sa ville : Улытау (« Ulutau » dans Google) (vous pouvez le vérifier sur une carte, si vous n’avez rien d’autre à faire)
Sur la route
Et c’est reparti…
Voilà le genre de visite que j’ai sur la route, au minimum 1 fois par jour. Et à TOUS les coups, les automobilistes sortent l’appareil photo (ou le portable) pour « m’immortaliser ». Ici : famille typique devant sa Lada typique !
Ils ne voulaient pas être pris en photo devant leur voiture, j’ai du insister.
Ils me donneront un porte-clefs (c’est mon 2ème)
J’ai aussi eu droit, à d’autres occasions, à des tomates, des (mini) concombres, des bonbons, encore du pain, et maintenant TROIS fois des propositions d’argent.
Ils ont du mal à comprendre pourquoi je voyage comme ça… Il n’y a JAMAIS de touriste dans cette région. Les villes et encore moins les villages, ne figurent dans aucun guide touristique (bon ok j’ai pas vérifié mais j’ai bien vu que dans les 2 guides français qui parlent, entre autre, du KZ, il n’existe aucun chapitre sur les villes que je traverse, à l’exception de Petrapavlosk, la ville où je suis arrivé en train, depuis la Russie)
Les prochains jours… assez désertiques
Pour l’instant, je parvenais à trouver un village de temps en temps pour me ravitailler. Mais pour la suite, sur la carte aucun village n’est indiqué sur… 417km. Je dois donc transporter de quoi vivre pendant au moins 6 jours. Pour la nourriture c’est faisable (même si c’est beaucoup), mais pour l’eau c’est impossible (4L/jour) Je compte donc sur les cours d’eau, les éventuels humains qui vivront peut-être par-ci, par-là, et les rares voitures qui passeront.
Tout cela demande une préparation, c’est le but de ma journée à Jezqazgan.
Voilà pour aujourd’hui.
Bon week-end !
La suite, dimanche (plus court)
C’est fou ce plat à perte de vue, on dirait un océan d’herbe.
Ce serait top de voir une fusée de loin !
Trop bien !
J’aime bien la vraie-fausse contrepeterie :))
Bon courage pour les 417 prochains kms !
A quand l’interview par la TV locale ? tu vas finir par devenir une star au KZ !