Bonjour vagabond de la toile !
Cette fois-ci je vous ai préparé 4 articles : celui-ci, puis un autre qui sera publié cet après-midi à 15h (pour votre pause), puis 2 autres qui seront publiés automatiquement dimanche et lundi, alors que je serai déjà reparti…
Trop fort cette informatique ! (en espérant que cela fonctionne :))
Samedi dernier j’ai fait une pause déjeuner à « Arkalik », une des rares villes traversées ces 10 derniers jours.
Tout en cherchant des victuailles, des enfants se sont regroupés (comme souvent) petit à petit autour de moi… il y avait de l’ambiance ! Je n’ai pas eu de mal à faire la photo, ils étaient tous partants !
(notons la petite fille marrante au premier plan)
(cliquez sur la photo pour l’agrandir !)
Puis, je déjeunai parmi de joyeux et jeunes convives, qui me tinrent compagnie.
(j’essayerai de faire un article sur ce que l’on mange au KZ, un jour…)
Evidement j’eus droit à la photo obligatoire, et même à une séance d’autographe! Si si, et c’est la deuxième fois qu’on me demande cela : un papier ou un carnet où je dois marquer mon nom, un petit mot, et je signe (enfin un autographe quoi)
Je leur explique que je ne suis ni Robbie Williams, ni Madonna, mais ce n’est pas grave, ils veulent leur signature !
C’est ce groupe qui m’a offert du parfum (je n’ai pas été vexé)
(ils m’ont aussi précisé que c’est un parfum Musulman (Islam : 70% au KZ))
Un peu d’économie
Arkalik est une ville minière : on y extrait la bauxite qui sert à faire de l’aluminium. La mine est immense, et son exploitation crée des collines énoormes (la photo ne permet pas de se rendre compte de leurs tailles)
De toute façon, tout est immense là-bas, comme leurs machines agricoles, qui travaillent des champs qui peuvent faire 10km de long !
Suite
Bref, après cette halte, je repartis.
Au fait, depuis quelques jours, j’ai gagné un grand confort : il n’y a plus de moustique ! Cela permet enfin de passer des soirées sereines, une fois le campement monté.
Il faut dire que rien que 300km plus au sud d’Arkalik, la végétation est déjà plus… sèche !
Nous pouvons constater sur ce document que la végétation est plus sèche
La suite (plus longue) cet après-midi !
Ok je sais, elle était facile.
Attention : 2ème article de la journée.
La piste
Ce n’est pas ce qu’on appelle une « cyclable » :
Entre Arkalik et Ulutau, sur mes deux cartes tout va bien : la route est une « hard covered road ». En réalité, il manque 130km d’asphalte (on m’avait prévenu)
Quand elle est sèche, on peut avancer à vélo, même si ce n’est vraiment pas confortable.
Mais quand il pleut, cette terre devient très collante, et s’agglutine sur les roues et sous les chaussures, il devient impossible d’avancer (même pour pas mal de voitures)
Bon bref, mardi je n’ai pu faire que 47km, car j’ai dû attendre que la pluie cesse, et que la terre sèche (ce n’est pas une contrepèterie, c’est juste difficile à prononcer :))
Ce jour là, il a fait encore très chaud, et il me manquait un peu d’eau pour mon bivouac (j’ai loupé un village qui n’était pas fléché (comme très souvent)) J’en demande à une voiture qui passait par là par inadvertance (comme dirait Jamel), on me donne…
5 LITRES. Malgré mes tentatives, je ne parviens pas à refuser. Je ferai une orgie d’eau le soir venu.
Enfin vinrent quelques « montagnes ». Ca fait du bien un peu de 3D :
Un berger y garde ses moutons.
J’aime bien les gros plans
Baikonour
Ce berger m’explique que depuis ses montagnes, il peut voir les fusées partir depuis Baïkonour !
Le site de lancement, exploité par la Russie (et « loué » par le Kazakhstan), est à quelques centaines de kilomètres de là.
Je vais m’en rapprocher petit à petit, j’ai donc demandé par SMS à l’un de mes correspondants techniques permanent en France (merci Damien) quand était prévu le prochain lancement. Résultat : le 21 juin à 15h, Mission Progress 43P, lanceur Soyouz (bon ok, le nom de la mission ne doit pas vraiment vous intéresser) S’il fait beau, je devrais pouvoir voir au moins le panache de fumée…
Chez l’habitant
Un peu plus loin, je serai accueilli par Victor.
Employé de mairie, c’est un passionné de mécanique et d’électronique. Il vit seul, et récupère beaucoup de choses (lien de cause à effet ?) :
Il a même récupéré des cartes électroniques provenant de… restes de fusées qui retombent parfois au Kazakhstan ! (quand ça foire)
Sa maison
ne possède pas l’eau courante, comme c’est très souvent le cas.
Il me fera un très beau cadeau !
En passant, Victor m’apprend que je me trouve au centre géographique du Kazakhstan! C’est en effet la particularité de sa ville : Улытау (« Ulutau » dans Google) (vous pouvez le vérifier sur une carte, si vous n’avez rien d’autre à faire)
Sur la route
Et c’est reparti…
Voilà le genre de visite que j’ai sur la route, au minimum 1 fois par jour. Et à TOUS les coups, les automobilistes sortent l’appareil photo (ou le portable) pour « m’immortaliser ». Ici : famille typique devant sa Lada typique !
Ils ne voulaient pas être pris en photo devant leur voiture, j’ai du insister.
Ils me donneront un porte-clefs (c’est mon 2ème)
J’ai aussi eu droit, à d’autres occasions, à des tomates, des (mini) concombres, des bonbons, encore du pain, et maintenant TROIS fois des propositions d’argent.
Ils ont du mal à comprendre pourquoi je voyage comme ça… Il n’y a JAMAIS de touriste dans cette région. Les villes et encore moins les villages, ne figurent dans aucun guide touristique (bon ok j’ai pas vérifié mais j’ai bien vu que dans les 2 guides français qui parlent, entre autre, du KZ, il n’existe aucun chapitre sur les villes que je traverse, à l’exception de Petrapavlosk, la ville où je suis arrivé en train, depuis la Russie)
Les prochains jours… assez désertiques
Pour l’instant, je parvenais à trouver un village de temps en temps pour me ravitailler. Mais pour la suite, sur la carte aucun village n’est indiqué sur… 417km. Je dois donc transporter de quoi vivre pendant au moins 6 jours. Pour la nourriture c’est faisable (même si c’est beaucoup), mais pour l’eau c’est impossible (4L/jour) Je compte donc sur les cours d’eau, les éventuels humains qui vivront peut-être par-ci, par-là, et les rares voitures qui passeront.
Tout cela demande une préparation, c’est le but de ma journée à Jezqazgan.
Voilà pour aujourd’hui.
Bon week-end !
La suite, dimanche (plus court)
Lorsque j’ai quitté ma dernière mission, on m’a (entre autre) offert pas mal d’aliments lyophilisés.
C’est très pratique, et même si ce n’est évidemment pas gastronomique, c’est TRES appréciable : il est difficile de cuisiner autre chose que du riz et des pâtes avec le peu d’aliments que je peux transporter (à cause de la chaleur en particulier) Donc manger un semblant de tartiflette, ou de curry de volaille permet vraiment de varier les plaisirs !
La mousse au chocolat intriguait pas mal de monde : juste un peu d’eau froide, et hop, une mousse au chocolat ?!
Voilà donc le résultat.
Notez l’effort de présentation.
Mais après une journée de vélo, je m’en délecterai :)
En dépit de la chaleur, tels les Bédouins du désert, le voyageur à vélo essaye autant que possible de rester entièrement couvert, afin de se protéger de la dangereuse piqûre du soleil.
(je travaille mes légendes aujourd’hui !)
Pour répondre à certaines questions, voilà donc comment je me protège. Je n’ai pas utilisé une goutte de crème solaire, et c’est mieux ainsi étant donné que je ne peux pas me laver souvent (pas terrible d’accumuler les couches de crème)
Et pour les yeux j’ai carrément pris des lunettes de haute montagne, prévues pour les glaciers, je les apprécie beaucoup !
Et sinon bien sûr il faut boire, et reboire, et qui reboivent encore (comme dirait…)
Le vent
C’est ce que le cycliste redoute le plus.
Le vent n’est pas loyal.
Le relief, avec ses pentes, est honnête. Il emprunte, puis il rend exactement ce qu’il vous doit. On peut toujours lui faire confiance. De plus il est prévisible, et fait intégralement partie du chemin.
Mais le vent fait selon son humeur ! Un jour il vous soutient et le lendemain il vous rejette. Cette versatilité le rend, aux yeux du cycliste, malhonnête. Souvent, il le déteste.
….
Bon ok, désolé, ça doit être des restes de vodka qui font effet…
Quelques autres photos
Les stigmates de la terrrible journée de pluie sur la piste.
Sinon, il n’y a pas beaucoup d’animaux dans les steppes, mais il y a quand même ceci :
Quand j’ai vu ça, j’ai trouvé que cela ressemblait à une marmotte, surtout qu’ils font le même « sifflement » ! Je viens de faire une recherche, c’est facile, c’est la « marmotte des steppes » ! (le « nom compliqué » est « Marmota Bobak »)
Vous connaissiez ?
Bonjour surfeur de la toile,
ce fut en effet désertique et éprouvant.
427km, aucun village, 3 maisons (je n’ai pu acheter de l’eau que 2 fois. Des véhicules m’en ont donné, j’en ai demandé à d’autres, j’en ai filtré sortant d’une sorte de source…)
Parmi ces kilomètres, 170 furent « de piste » avec, au choix, tôle ondulée (cassante pour le matériel et le cycliste) ou sable (scotchant au sol)
Bref :)
J’ai reçu l’information sur la mouche par téléphone (satellite) Du coup je me suis méfié de ces insectes un peu plus que je ne le faisais jusqu’à présent :)
Pour l’anecdote, j’avais justement « un truc » dans l’oeil… Amusant non ? Je me suis posé quelques questions, mais ce n’était juste qu’une poussière (ou un grain de sable) sous la paupière.
Soyuz-U with Progress M-11M Successfully Lifts Off from Baikonur
Et j’ai en effet vu la fusée !
Enfin j’ai vu un point blanc, avec une fumée derrière. Je n’ai pas vu le début de la trajectoire car celui-ci était dans le soleil couchant, depuis mon point d’observation.
Ce qui est étonnant c’est que le point blanc et la fumée ont disparu en très peu de temps, comme si la fusée était entrée brutalement dans une couche de l’atmosphère très différente.
Vous trouverez sur le site de la Russian Federal Space Agency de belles photos du lancement : http://www.federalspace.ru/main.php?id=2&nid=11929
Le vaisseau Progress s’est arrimé à la Station Spatiale Internationale hier (23/06). Il contenait du carburant, de l’oxygène, de l’eau, de la nourriture, des colis pour l’équipage, et des équipements scientifiques.
Mais revenons les pieds sur Terre (hop la, je suis le roi de la transition !)
Кызылорда (Kyzylorda)
Je fais une halte dans cette ville, plus longue que d’habitude : 2 jours, voire 3.
J’ai en effet un genou qui m’envoie des petits signaux depuis plusieurs jours. Je ne pense pas que ce soit grave (ne vous inquiétez pas :))
Et puis je dois aussi entretenir le vélo, et puis internet etc…
Je suis dans un hôtel chelou, tenu par 3 femmes hystériques… Ma chambre donne directement dans le hall d’entrée de l’hôtel, si je veux aller aux toilettes je passe devant les clients qui arrivent… Marrant.
Je ne fais pas de photo des grandes villes car je n’y reste pas assez longtemps pour m’y intéresser. Il y a pas mal de monuments à Kyzylorda, mais je ne suis pas dans cette démarche.
Aller, assez de bla bla, dans le prochain article, les photos !
Dans l’une des rares maisons de la route Jeskasgan – Kyzylorda, 3 enfants et un ado jouent (à se tirer dessus)
Je resterai 3h avec cette famille, laissant passer les heures les plus chaudes de la journée.
La mère y élève des moutons et des vaches, et vend des boissons aux véhicules qui passent par là (par inadvertance, comme vous le savez maintenant)
Ils égorgeront même un mouton pendant ma présence !! Mais je ne pense pas être à l’origine de ce geste (je n’ai pas tout compris à vrai dire)
Parmi les enfants, la STAR… Il pose pour chacune des photos que je prends :
« Souncar », le futur Robert De Niro…
« Margan » et « Bacoutcoul »
« Bacoutcoul »
Un peu avant (oui, ce n’est pas dans l’ordre, mais qu’importe), je partageais un fruit avec 2 routiers sympas :
Pause pastèque pendant une réparation (durit percée)
Les réparations en bord de route sont très courantes ici.
Le camion transporte… des pastèques (hum… c’est louche)
Le dernier campement.
Désertique était bien le mot.
Ce n’était pas partout comme ça hein, mais par zones.
Bon, vous voulez voir d’autres photos de De Niro ? Rendez-vous sur la page bonus !
A bientôt.
Yann.