Pour cet été, j’ai posé quelques jours de congé.
Cette carte montre, en gros, le programme prévu de mi-mai à fin août.
Le premier train met 48h pour rallier Moscou, depuis Paris. Ensuite je prends la correspondance pour Vladivostok, et je descends à Tyumen, 36h plus tard.
Je poursuis le trajet à vélo, traversant les steppes du Kazakhstan, avant de rejoindre les montagnes de la chaîne du Pamir, au Kirghizstan.
La seule contrainte que j’aie est de retrouver un groupe d’alpinistes à « Achik Tash », camp de base du Pic Lénine, au Kirghizstan, le 2 août. Nous tenterons alors une ascension de ce « Pic ».
Cliquez sur l’image pour agrandir
Et voilà, c’est fait, j’ai fait la demande de congé sabbatique à mon employeur, 3 mois avant le départ. Maintenant… fini de rigoler !
Monsieur,
je suis employé chez AUSY France depuis le 08/10/2001.
Je souhaiterais, comme me l’autorise le code du travail, bénéficier d’un congé sabbatique.
Celui-ci débuterait, si vous en êtes d’accord, le 16/05/2011 et se terminerait le 13/11/2011.
A cette date, je réintégrerai le poste que j’occupe actuellement.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.
(merci, code du travail)
Le tout dans un recommandé :
(et non, brigand malfaisant, tu n’auras pas mon adresse. De toute façon un sous locataire sera présent. Passe ton chemin)
VACCINS : le ministère des affaires étrangères conseille : Diphtérie, Tétanos, Poliomyelite, Hépatites A et B, Rage, Méningo-encéphalite (transmis par les tiques), et Typhoide…
Et le médecin a suivi les conseils…
Ce qui fait un budget « vaccin » non négligeable ! (ce n’est pas remboursé)
J’ai aussi un vieux « Fièvre Jaune » qui traîne.
Ca suffira j’espère…
VISAS : Kazakhstan : OK. Kirghizstan : OK. Russie et Biélorussie (traversée en train) : à venir.
Le vélo, pas encore « habillé » (une photo plus tard), et la remorque.
(oui j’aime bien les macros)
Bonjour Internaute,
ça y’est, j’ai enfin une date de départ, et le billet de train qui va avec !
Ce sera le lundi 23 mai.
Départ à 20h20, arrivée à 20h35, 46h plus tard (déconseillé pour un week-end à Moscou)
Pour avoir le billet ? J’ai appelé la SNCF, réservé et payé par téléphone, et j’ai retiré le billet sur une borne SNCF, comme pour un Paris – Orléans…
Cette « coopération » entre les chemins de fer russes et la SNCF est nouvelle, et ça marche bien !
Par contre c’est pas donné…
Notez le « DOUBLE DAME » dont je n’ai pas compris la signification, et qui m’intrigue.
Bonjour Internaute de l’ordinateur,
après un départ mouvementé et chaleureux
(impossible de mettre de photo sur le site depuis ce café internet) me voici a BERLIN, où le train s’arrête 5h (je ne suis pas à ca près) Heureusement nous pouvons descendre du train, pendant que le « contrôleur » (qui sert de « steward ») garde nos baggages.
Avec mon nouvel ami russe Sergey, un scientifique qui travaille sur la supraconductivité (ca fait peur), nous avons visité toute la ville en 2h (dans un bus) Des grandes avenues, des batiments magnifiques, pas mal de verdure, un et vieux mur sans intérêt :)
Tout se passe bien, même si hier soir je suis rentré tout de suite dans le vif du sujet : le « steward » ne parlait ni anglais ni francais.
Pour finir, j’ai bien cherché, je n’ai jamais trouvé les dames du train.
A bientôt pour d’autres nouvelles, qui seront sans doute de plus en plus rares.
Portez vous bien.
PS: pour ceux qui s’ennuient au boulot (j’en connais), voilà mon trajet en train : cliquez ici
Salut à toi, internaute fan des Grandes Vacances de Yann.
Ici Gérard, son père qui vous parle depuis le Cantal…
Je me substitue à lui momentanément pour vous donner quelques nouvelles qui nous sont parvenues par divers canaux.
Dans le parcours Berlin-Moscou, il a assisté au changement de bogies.
(écartement des voies plus grand en Russie)
A l’arrivée à Moscou, le 26/5, nous avons reçu ce mail télégramme:
« Ai dormi tres bien dans dortoir
STOP
Ai passe la journee a Moscou pour essayer de trouver des cartes.
STOP
Pas trouve grand chose mais mieux que ce que j avais
STOP
depart ce soir a 19h39
STOP
le velo trouvera t il une place ? C est la grande inconnue
STOP »
Le dortoir était dans la gare de Moscou et il avait pu faire garder ses bagages.
Dans le transsibérien, il a réussi à caser le vélo dans le compartiment au dessus du couloir. La contrôleuse a paru un peu contrariée mais l’a laissé partir.
Il a rencontré, entre autres, des canadiens parlant anglais et russe et une grand mère et ses 2 petits enfants.
Il est arrivé à Tiumen dans la matinée du 28/5.
On lui a demandé son passeport en ayant l’air contrarié, puis on l’a laissé partir…
Il a acheté quelques provisions tout en surveillant son vélo car il a été mis en garde à propos des vols possibles…
Puis il est parti sur les routes…
Après 62 km, vers 18h00 heure locale (14h00 heure française), il s’est arrêté dans un endroit désert pour planter sa tente.
Il est sur une route où il passe un camion par heure…
Il y a beaucoup de moustiques mais sous la tente, ça va.
Commençons par quelques photos. Ensuite, pour ceux qui s’ennuient toujours, il y aura de la lecture.
Une cathédrale très bien décorée.
(je sais je suis très doué pour commenter l’architecture)
Aujourd’hui internaute, tu as droit à 2 articles (cf. les photos plus bas !)
Au passage je te remercie de me lire, et de laisser tous ces commentaires, qui me font très plaisir !
…………………….
En effet, pour passer au Kazakhstan, j’avais repéré sur la carte un « check point » au sud de Kurgan, bien positionné sur ma trajectoire nord-sud.
J’en parle à l’un des agents de l’état (qui me donnera beaucoup de conseils, et même son numéro de téléphone, au cas ou !), qui me dit : « mais c’est un check point two sides ».
- « Et c’est quoi un check point two sides ? »
- « C’est un check point uniquement pour les habitants des pays frontaliers, donc les russes et les Kazakhs… »
Heureusement qu’il m’a précisé cela…
- « Et où puis-je passe au KZ ? »
- « Et bien uniquement en passant par Petropavlovsk (Петропавловск) », à 270km à l’est…
Arg… mais ce n’est pas du tout sur ma trajectoire ca ! 4 jours de vélo juste pour passer la frontière… Ca me motive pas vraiment ! Surtout que je suis un peu juste en délai, d’après quelques calculs approximatifs googleliens.
Conclusion : aujourd’hui je prends le train pour Petropavlovsk !
Autres avantages : j’espère y trouver des cartes du pays. Et un distributeur de billet.
Bonne journée.
J’espere que vous avez lu mon article d’hier, car je l’ai raccourci.
Je suis au Kazakhstan… J’aurais prefere y arriver a velo, mais j’ai fait autrement.
Le voyage en train s’est tres bien passe : 4h, 270km, 10 EUR, et pas mal de monde pour tenter de discuter ! Avec Leonid, un kirghiz, et Juliya, une russe, on connait presque toutes nos vies.
Ils m’ont demande mon salaire en France, comme s’ils me demandaient dans quelle ville j’habite.
Par contre pour caser le velo non emballe ca a ete assez… rock’n roll.
Ce sont des trains qui voyagent plusieurs jours aussi. Chacun a donc sa couchette. Il faisait 26 degres…
Beaucoup de personnes sont curieuses et me posent des questions lorsqu’elles me voient avec le velo. C’est un tres bon moyen pour rencontrer les gens !
On me demande souvent ou je vais. Quand je comprends la question, je donne ma destination. Et quand je ne comprends pas la question, je donne aussi ma destination, car je suppose que c’est ce qu’on m’a demande :) Ca marche dans presque tous les cas. J’ajoute que je suis francais.
La ville de Petropavlosk n’a, a nouveau, pas d’interet. Je suis presse de repartir dans les campagnes…
(Aujourd’hui, pas d’accents. Trop complique)
Bonjour à tous, voici quelques infos supplémentaires pour les fans impatients, car Yann n’est pas prêt de trouver un cybercafé…
11 – Le 02 06 2011 à 11:18:48 UTC (alt. 145m)
100km. Invite a midi. Ce soir, rizotto de boeuf Systalians.
CT du 3 : Il a plu toute la journée. J’ai voulu acheter du pain. Il n’y en avait pas. Comme je m’en allais, ils m’ont rappelé et m’ont préparé à manger. Ils n’ont pas voulu être payés. Ils veulent tous me parler mais je ne comprends pas. C’est dommage.
12 – Le 03 06 2011 à 12:51:07 UTC (alt. 184m)
Parcours de 80 km..
Il ne pleut pas
13 – Le 04 06 2011 à 13:22:37 UTC (alt. 219m)
82km
CT : Première crevaison …mais c’est celle du matelas. Comment réparer ?
A part ça, ça roule. Vers midi, les gens de la DDE locale l’ont arrêté pour lui offrir la vodka. Un d’eux a essayé son vélo et a failli tomber. Tout le monde rigolait. Il y avait une bonne ambiance. Ils lui ont offert à déjeuner œuf, lard, pain, tomates. A la fin, il a dû refuser la vodka….
Plus tard, à l’occasion d’achat dans un magasin, on l’a invité à prendre le thé.
Plus loin, un automobiliste s’est arrêté lui demandant où il allait. Tous les gens rencontrés ne sont pas d’accord pour dire si la route vers le sud est fermée ou non. Celui là lui proposait d’aller dormir chez des copains à lui. Mais il a refusé.
Plus loin encore, il a parlé à des jeunes qui gardaient des chevaux. L’un a essayé son vélo…
Suspens : La route au sud est-elle ouverte ? Yann devra-il faire demi-tour ? Arrivera-t-il à réparer son matelas ?
Vous le saurez peut-être dans un prochain épisode.
Gérard D
Bonjour à vous,
Voila quelques photos et des nouvelles, depuis Ecil, où j’ai finalement pu trouver une connexion.
Une très joyeuse DDE kazakh.
C’est le 3ème verre de vodka que j’ai dû refuser.
Ambiance
Un troupeau de 300 chevaux, gardé par 2 frères.
Le grand, 16 ans
11 ans
Les 2 font la course. J’adore…
Le vélo a toujours beaucoup de succès !
Village kazakh perdu dans les steppes…
Ils ressemblent souvent à ça. Il y a beaucoup de vieux bâtiments abandonnés, d’anciennes écoles ou entreprises, qui n’ont pas survécu à l’indépendance du pays, en 1991.
Famille d’accueil à Krasnogorskii
La mosquée de Ecil
Le voyage se passe très bien.
Les kazakhs sont très accueillants et généreux.
Je ne compte plus le nombre de personnes qui se garent sur la route pour me demander où je vais, d’où je viens, si tout va bien… Deux personnes m’ont même proposé de l’argent !
J’achète rarement du pain, on m’en donne souvent.
Pourtant le niveau de vie est bas ici.
On me met en garde contre les voleurs, et les personnes un peu trop alcoolisées. Je n’ai eu pour l’instant aucun problème, mais je fais attention à tout cela.
Un père de famille m’a invité spontanément à venir dormir chez lui. Je n’ai pas eu besoin de demander quoi que ce soit, et de toute façon je n’ai pas le talent d’Antoine de Maximy.
J’ai partage de très bons moments avec eux, même si j’aurais aimé parler russe un peu mieux… Car les conversations étaient assez… laborieuses !
Le fils à allumé le sauna pour l’occasion. Bière, poisson séché, et 80 degrés !
Fin de soirée paisible entres amis, près de la rivière locale, avec couché de soleil en bonus.
En ce qui concerne ma personne, les plus grandes difficultés sont : le combat contre les moustiques, et les douleurs arrière trainiennes, encore un peu persistantes.
Les moustiques sont gênants (en fait c’est une lutte sans merci) le soir et le matin, quand je plie et déplie les affaires. Heureusement, sur le vélo ils n’arrivent pas à me suivre (à part les moustiques très athlétiques, mais ils sont rares)
Il commence à faire chaud aussi mais ça reste supportable. J’ai un peu peur pour la suite :)
Se laver n’est pas simple non plus, mais bon, c’est un détail (pourtant mon médecin m’a dit qu’il fallait se laver, je ne sais pas pourquoi)
Portez vous bien.
A la prochaine.
Y.
Bonjour vagabond de la toile !
Cette fois-ci je vous ai préparé 4 articles : celui-ci, puis un autre qui sera publié cet après-midi à 15h (pour votre pause), puis 2 autres qui seront publiés automatiquement dimanche et lundi, alors que je serai déjà reparti…
Trop fort cette informatique ! (en espérant que cela fonctionne :))
Samedi dernier j’ai fait une pause déjeuner à « Arkalik », une des rares villes traversées ces 10 derniers jours.
Tout en cherchant des victuailles, des enfants se sont regroupés (comme souvent) petit à petit autour de moi… il y avait de l’ambiance ! Je n’ai pas eu de mal à faire la photo, ils étaient tous partants !
(notons la petite fille marrante au premier plan)
(cliquez sur la photo pour l’agrandir !)
Puis, je déjeunai parmi de joyeux et jeunes convives, qui me tinrent compagnie.
(j’essayerai de faire un article sur ce que l’on mange au KZ, un jour…)
Evidement j’eus droit à la photo obligatoire, et même à une séance d’autographe! Si si, et c’est la deuxième fois qu’on me demande cela : un papier ou un carnet où je dois marquer mon nom, un petit mot, et je signe (enfin un autographe quoi)
Je leur explique que je ne suis ni Robbie Williams, ni Madonna, mais ce n’est pas grave, ils veulent leur signature !
C’est ce groupe qui m’a offert du parfum (je n’ai pas été vexé)
(ils m’ont aussi précisé que c’est un parfum Musulman (Islam : 70% au KZ))
Un peu d’économie
Arkalik est une ville minière : on y extrait la bauxite qui sert à faire de l’aluminium. La mine est immense, et son exploitation crée des collines énoormes (la photo ne permet pas de se rendre compte de leurs tailles)
De toute façon, tout est immense là-bas, comme leurs machines agricoles, qui travaillent des champs qui peuvent faire 10km de long !
Suite
Bref, après cette halte, je repartis.
Au fait, depuis quelques jours, j’ai gagné un grand confort : il n’y a plus de moustique ! Cela permet enfin de passer des soirées sereines, une fois le campement monté.
Il faut dire que rien que 300km plus au sud d’Arkalik, la végétation est déjà plus… sèche !
Nous pouvons constater sur ce document que la végétation est plus sèche
La suite (plus longue) cet après-midi !
Ok je sais, elle était facile.
Attention : 2ème article de la journée.
La piste
Ce n’est pas ce qu’on appelle une « cyclable » :
Entre Arkalik et Ulutau, sur mes deux cartes tout va bien : la route est une « hard covered road ». En réalité, il manque 130km d’asphalte (on m’avait prévenu)
Quand elle est sèche, on peut avancer à vélo, même si ce n’est vraiment pas confortable.
Mais quand il pleut, cette terre devient très collante, et s’agglutine sur les roues et sous les chaussures, il devient impossible d’avancer (même pour pas mal de voitures)
Bon bref, mardi je n’ai pu faire que 47km, car j’ai dû attendre que la pluie cesse, et que la terre sèche (ce n’est pas une contrepèterie, c’est juste difficile à prononcer :))
Ce jour là, il a fait encore très chaud, et il me manquait un peu d’eau pour mon bivouac (j’ai loupé un village qui n’était pas fléché (comme très souvent)) J’en demande à une voiture qui passait par là par inadvertance (comme dirait Jamel), on me donne…
5 LITRES. Malgré mes tentatives, je ne parviens pas à refuser. Je ferai une orgie d’eau le soir venu.
Enfin vinrent quelques « montagnes ». Ca fait du bien un peu de 3D :
Un berger y garde ses moutons.
J’aime bien les gros plans
Baikonour
Ce berger m’explique que depuis ses montagnes, il peut voir les fusées partir depuis Baïkonour !
Le site de lancement, exploité par la Russie (et « loué » par le Kazakhstan), est à quelques centaines de kilomètres de là.
Je vais m’en rapprocher petit à petit, j’ai donc demandé par SMS à l’un de mes correspondants techniques permanent en France (merci Damien) quand était prévu le prochain lancement. Résultat : le 21 juin à 15h, Mission Progress 43P, lanceur Soyouz (bon ok, le nom de la mission ne doit pas vraiment vous intéresser) S’il fait beau, je devrais pouvoir voir au moins le panache de fumée…
Chez l’habitant
Un peu plus loin, je serai accueilli par Victor.
Employé de mairie, c’est un passionné de mécanique et d’électronique. Il vit seul, et récupère beaucoup de choses (lien de cause à effet ?) :
Il a même récupéré des cartes électroniques provenant de… restes de fusées qui retombent parfois au Kazakhstan ! (quand ça foire)
Sa maison
ne possède pas l’eau courante, comme c’est très souvent le cas.
Il me fera un très beau cadeau !
En passant, Victor m’apprend que je me trouve au centre géographique du Kazakhstan! C’est en effet la particularité de sa ville : Улытау (« Ulutau » dans Google) (vous pouvez le vérifier sur une carte, si vous n’avez rien d’autre à faire)
Sur la route
Et c’est reparti…
Voilà le genre de visite que j’ai sur la route, au minimum 1 fois par jour. Et à TOUS les coups, les automobilistes sortent l’appareil photo (ou le portable) pour « m’immortaliser ». Ici : famille typique devant sa Lada typique !
Ils ne voulaient pas être pris en photo devant leur voiture, j’ai du insister.
Ils me donneront un porte-clefs (c’est mon 2ème)
J’ai aussi eu droit, à d’autres occasions, à des tomates, des (mini) concombres, des bonbons, encore du pain, et maintenant TROIS fois des propositions d’argent.
Ils ont du mal à comprendre pourquoi je voyage comme ça… Il n’y a JAMAIS de touriste dans cette région. Les villes et encore moins les villages, ne figurent dans aucun guide touristique (bon ok j’ai pas vérifié mais j’ai bien vu que dans les 2 guides français qui parlent, entre autre, du KZ, il n’existe aucun chapitre sur les villes que je traverse, à l’exception de Petrapavlosk, la ville où je suis arrivé en train, depuis la Russie)
Les prochains jours… assez désertiques
Pour l’instant, je parvenais à trouver un village de temps en temps pour me ravitailler. Mais pour la suite, sur la carte aucun village n’est indiqué sur… 417km. Je dois donc transporter de quoi vivre pendant au moins 6 jours. Pour la nourriture c’est faisable (même si c’est beaucoup), mais pour l’eau c’est impossible (4L/jour) Je compte donc sur les cours d’eau, les éventuels humains qui vivront peut-être par-ci, par-là, et les rares voitures qui passeront.
Tout cela demande une préparation, c’est le but de ma journée à Jezqazgan.
Voilà pour aujourd’hui.
Bon week-end !
La suite, dimanche (plus court)
Lorsque j’ai quitté ma dernière mission, on m’a (entre autre) offert pas mal d’aliments lyophilisés.
C’est très pratique, et même si ce n’est évidemment pas gastronomique, c’est TRES appréciable : il est difficile de cuisiner autre chose que du riz et des pâtes avec le peu d’aliments que je peux transporter (à cause de la chaleur en particulier) Donc manger un semblant de tartiflette, ou de curry de volaille permet vraiment de varier les plaisirs !
La mousse au chocolat intriguait pas mal de monde : juste un peu d’eau froide, et hop, une mousse au chocolat ?!
Voilà donc le résultat.
Notez l’effort de présentation.
Mais après une journée de vélo, je m’en délecterai :)
En dépit de la chaleur, tels les Bédouins du désert, le voyageur à vélo essaye autant que possible de rester entièrement couvert, afin de se protéger de la dangereuse piqûre du soleil.
(je travaille mes légendes aujourd’hui !)
Pour répondre à certaines questions, voilà donc comment je me protège. Je n’ai pas utilisé une goutte de crème solaire, et c’est mieux ainsi étant donné que je ne peux pas me laver souvent (pas terrible d’accumuler les couches de crème)
Et pour les yeux j’ai carrément pris des lunettes de haute montagne, prévues pour les glaciers, je les apprécie beaucoup !
Et sinon bien sûr il faut boire, et reboire, et qui reboivent encore (comme dirait…)
Le vent
C’est ce que le cycliste redoute le plus.
Le vent n’est pas loyal.
Le relief, avec ses pentes, est honnête. Il emprunte, puis il rend exactement ce qu’il vous doit. On peut toujours lui faire confiance. De plus il est prévisible, et fait intégralement partie du chemin.
Mais le vent fait selon son humeur ! Un jour il vous soutient et le lendemain il vous rejette. Cette versatilité le rend, aux yeux du cycliste, malhonnête. Souvent, il le déteste.
….
Bon ok, désolé, ça doit être des restes de vodka qui font effet…
Quelques autres photos
Les stigmates de la terrrible journée de pluie sur la piste.
Sinon, il n’y a pas beaucoup d’animaux dans les steppes, mais il y a quand même ceci :
Quand j’ai vu ça, j’ai trouvé que cela ressemblait à une marmotte, surtout qu’ils font le même « sifflement » ! Je viens de faire une recherche, c’est facile, c’est la « marmotte des steppes » ! (le « nom compliqué » est « Marmota Bobak »)
Vous connaissiez ?
Bonjour surfeur de la toile,
ce fut en effet désertique et éprouvant.
427km, aucun village, 3 maisons (je n’ai pu acheter de l’eau que 2 fois. Des véhicules m’en ont donné, j’en ai demandé à d’autres, j’en ai filtré sortant d’une sorte de source…)
Parmi ces kilomètres, 170 furent « de piste » avec, au choix, tôle ondulée (cassante pour le matériel et le cycliste) ou sable (scotchant au sol)
Bref :)
J’ai reçu l’information sur la mouche par téléphone (satellite) Du coup je me suis méfié de ces insectes un peu plus que je ne le faisais jusqu’à présent :)
Pour l’anecdote, j’avais justement « un truc » dans l’oeil… Amusant non ? Je me suis posé quelques questions, mais ce n’était juste qu’une poussière (ou un grain de sable) sous la paupière.
Soyuz-U with Progress M-11M Successfully Lifts Off from Baikonur
Et j’ai en effet vu la fusée !
Enfin j’ai vu un point blanc, avec une fumée derrière. Je n’ai pas vu le début de la trajectoire car celui-ci était dans le soleil couchant, depuis mon point d’observation.
Ce qui est étonnant c’est que le point blanc et la fumée ont disparu en très peu de temps, comme si la fusée était entrée brutalement dans une couche de l’atmosphère très différente.
Vous trouverez sur le site de la Russian Federal Space Agency de belles photos du lancement : http://www.federalspace.ru/main.php?id=2&nid=11929
Le vaisseau Progress s’est arrimé à la Station Spatiale Internationale hier (23/06). Il contenait du carburant, de l’oxygène, de l’eau, de la nourriture, des colis pour l’équipage, et des équipements scientifiques.
Mais revenons les pieds sur Terre (hop la, je suis le roi de la transition !)
Кызылорда (Kyzylorda)
Je fais une halte dans cette ville, plus longue que d’habitude : 2 jours, voire 3.
J’ai en effet un genou qui m’envoie des petits signaux depuis plusieurs jours. Je ne pense pas que ce soit grave (ne vous inquiétez pas :))
Et puis je dois aussi entretenir le vélo, et puis internet etc…
Je suis dans un hôtel chelou, tenu par 3 femmes hystériques… Ma chambre donne directement dans le hall d’entrée de l’hôtel, si je veux aller aux toilettes je passe devant les clients qui arrivent… Marrant.
Je ne fais pas de photo des grandes villes car je n’y reste pas assez longtemps pour m’y intéresser. Il y a pas mal de monuments à Kyzylorda, mais je ne suis pas dans cette démarche.
Aller, assez de bla bla, dans le prochain article, les photos !
Dans l’une des rares maisons de la route Jeskasgan – Kyzylorda, 3 enfants et un ado jouent (à se tirer dessus)
Je resterai 3h avec cette famille, laissant passer les heures les plus chaudes de la journée.
La mère y élève des moutons et des vaches, et vend des boissons aux véhicules qui passent par là (par inadvertance, comme vous le savez maintenant)
Ils égorgeront même un mouton pendant ma présence !! Mais je ne pense pas être à l’origine de ce geste (je n’ai pas tout compris à vrai dire)
Parmi les enfants, la STAR… Il pose pour chacune des photos que je prends :
« Souncar », le futur Robert De Niro…
« Margan » et « Bacoutcoul »
« Bacoutcoul »
Un peu avant (oui, ce n’est pas dans l’ordre, mais qu’importe), je partageais un fruit avec 2 routiers sympas :
Pause pastèque pendant une réparation (durit percée)
Les réparations en bord de route sont très courantes ici.
Le camion transporte… des pastèques (hum… c’est louche)
Le dernier campement.
Désertique était bien le mot.
Ce n’était pas partout comme ça hein, mais par zones.
Bon, vous voulez voir d’autres photos de De Niro ? Rendez-vous sur la page bonus !
A bientôt.
Yann.
Bonjour lecteur,
J’espère que tu vas bien.
Lundi j’ai repris la route vers Shimkent après 3 jours de repos à Kyzylorda (J’avais posé mon vendredi)
C’est à nouveau très aride, mais plus peuplé que mon étape précédente.
Les vendeurs de fruits sur les bords de route sont nombreux : pastèques (qui se dit « arbouse » en russe !), abricots, melons…
Vendeurs d’abricots.
(Voilà une vraie légende)
Encore une fois je devrai insister pour payer (!)
Photos, rires, agitation, plaisanteries… bref la routine :)
Discussions, famille, argent
90% des gens avec qui je discute me demandent si je suis marié.
Parfois cette question vient même très rapidement, après le « comment tu t’appelles ? »
Chez eux ils se marient très tôt et ont des enfants très tôt aussi (et 3 au minimum)
Ils sont surpris d’apprendre que je ne suis pas marié et que je n’ai pas encore d’enfant.
Et il arrive assez souvent qu’on me propose une épouse ou qu’on me demande en mariage… C’est toujours sur le ton de la rigolade bien sûr ! Evidemment, car je suis « intéressant » !
Parfois j’explique que je suis divorcé. Alors on me demande quelle pension je verse à ma femme. Car ici ces pensions sont élevées, un gars m’expliquait qu’il versait la moitié de son salaire à sa femme depuis son divorce !
On me demande aussi souvent mon salaire. Je fais donc la même chose. Un chauffeur sur les camions de chantiers gagne 36 000 « Tengues » = 180 EUR par mois. Un autre qui travaille dans le bâtiment gagne 250 EUR/mois.
Ici un sou est un sou… Si on veut du pain au restaurant, on le demande, et on doit préciser combien de tranches on souhaite, et on paye chaque tranche ! (Ce n’est pas le cas dans tous les restos, mais souvent)
Dans les gares il n’y a pas de chariot à disposition pour mettre les bagages : ça ne rapporte rien ça ! Il y a des porteurs (qui poussent leur chariot)
Bon, donc évidemment, quand je leur parle des salaires français, en « Tengues », ils ont du mal à compter les zéros.
Et pourtant comme je vous ai dit, on est souvent très généreux avec moi.
Une route de la soie bitumée.
Je me trouve actuellement sur une route qui fera partie d’une immense liaison Chine – Europe (en gros Shanghai – St Petersbourg, puis le reste de l’Europe via le réseau européen). Elle est donc en travaux partout (mais sans trop gêner la circulation)
Elle n’est pas tout à fait sur le trajet de l’ancienne route de la soie, qui passait au sud de la mer Caspienne (j’ai fait rapidement un article détaillé, avec une carte, ici) mais elle relie de la même manière les 2 continents.
Le but est d’accélérer les échanges commerciaux, car les transports maritimes sont trop longs.
Il y a donc des ouvriers partout, des engins partout…
Pour moi, cycliste, c’est une bonne chose : Des portions sont déjà construites, la route est parfaite. Certaines sections ne sont même pas encore ouvertes à la circulation, mais je peux y accéder. J’ai donc pu effectuer des trajets de 20km parfois sur une route toute neuve, toute lisse (du velours) immense, sans voiture, une vraie piste cyclable cette fois !
Et quand je passe à côté des chantiers, j’ai droit à un concert de klaxons des pelleteuses, bitumeuses… digne du Tour de France.
Bon, cela dit, ça sent mauvais tout ce pétrole : Engins de chantiers, camions… (Des quantités inimaginables de matières sont déplacées : Terre pour niveler, bitume… Ce sont des files de camions ininterrompues), puis trafic routier.
Mais malheureusement c’est l’odeur de la « croissance »… Une croissance soi-disant nourricière, comme on nous l’apprend à l’école…
Un garage
Mardi je fais un arrêt au stand : petite maintenance à faire sur le vélo.
Pas de problème, il y a des garages un peu partout.
Le « Norauto » local
Pause (travail et photo)
Accueil très animé des gaillards encore une fois, et agitation autour du vélo (Ils n’ont jamais vu un vélo avec des vitesses).
Ils veulent voir mon passeport, des Euros, l’appareil photo, les photos, le téléphone… Ils sont très curieux, comme souvent.
Ils vont insister pour que j’essaye ce qu’ils appellent le « noze »…
Le « noze »
C’est un « narcotique » comme ils disent (A priori ce n’est pas du tabac si j’ai bien compris) et qui se met sous la langue pendant 2 min. Il se consomme de la même manière qu’une cigarette.
Donc j’ai essaye (si si). Je ne l’ai gardé qu’une minute (pas trop habitué quand même) Ensuite on rejette tout, on attend, et… on a envie de s’asseoir et de dormir… Ça marche bien, et ça les a bien fait marrer :)
C’est vraiment très très courant au KZ.
Nouvelle famille
Le soir j’arrive dans un petit village qui fait vraiment oasis au milieu du désert (Vous verrez plus loin pourquoi je parle de désert). Et, de manière incroyable, il y a des arbres (cf. article détaillé ici)
J’ai envie de planter ma tente dessous car en général je suis en plein soleil et à 18h il est encore impossible de rester sous la tente.
Je demande à l’habitant du coin si cela pose problème (Bon là je vous donne un exemple de comment je fais pour atterrir chez les gens hein. Et ce n’était pas prémédité !) Il me dit que non, et me montre un autre coin encore plus agréable. Et de fil en aiguille, il me propose de venir dormir chez lui (Bon j’ai simplifié, mais en gros c’était ça. Ça se fait très naturellement et facilement)
Apprenant que je suis dans l’informatique, il va m’emmener chez un ami qui possède un ordinateur (Ce qui est rare dans ce genre de village) qui ne fonctionne pas.
J’allume la machine et là… tout marche bien… J’éteins, je rallume, tout fonctionne bien… C’est pas de chance !
Toutes leurs tentatives pour perturber l’appareil furent vaines : Celui-ci ne montra aucun signe de faiblesse.
Mais revenons à notre famille d’accueil : Quatre garçons, en vacances, travaillant pour la famille (ramassage de pastèques). Les parents tiennent un magasin.
Le père, un des fils, un ami.
Bon j’avoue, cet hébergement m’a coûté 2 bières.
Une fratrie très soudée, et attachante.
Je partagerai un vrai repas (Toujours beaucoup mieux que mes nouilles) basé surtout sur le poulet (qu’ils élèvent) : poulet et pomme de terre, et poulet dans un bouillon avec des pâtes (2ème photo)
Et puis tomates, concombres, pain, et du thé, toujours du thé, partout, et tout le temps. C’est ici aussi LA boisson nationale.
Poulet dans un bouillon avec des pâtes.
L’un des frères (en orange sur la photo) est champion régional de lutte, et veut être officier. Le suivant veut être policier. Le plus âgé veut travailler dans l’informatique.
Après une longue soirée d’été (discussions, observation des étoiles, jouage avec les téléphones (Le téléphone portable est très répandu et coûte peu cher))… je dormirai sur la terrasse avec 2 des frères. Les parents et les autres frères dormiront aussi dehors, sur une petite estrade, aménagée avec des matelas.
Le lendemain, soins dentaires
Je fais beaucoup de photos des personnes, mais, si vous êtes observateur, vous aurez pu constater que les paysages ne sont guère variés. Heureusement que tout ce monde est là :)
Le mercredi matin, je repris la route.
Enfin vinrent… les dromadaires !
Je vous avais bien dit que c’était désertique !
Dromadaires parallèles.
On m’avait prévenu de leur présence (mon père les avait repérés sur Google, il trouvait aussi que c’était un signe de désert), et j’attendais de les voir.
Nuit Ouzbek
Le soir j’arrive devant des « cabanes » de chantier. On me propose d’y dormir. Quand je peux éviter de monter la tente, je n’hésite pas trop.
Enfin un hôtel
Je vais passer la nuit avec un ouzbek (l’Ouzbékistan est tout proche), de mon âge, extrêmement ouvert et avenant, qui travaille sur le chantier de LA route (Europe – Chine, si vous suivez). Il est chargé de garder les engins, garés à côté, pendant la nuit. Et il m’explique qu’il y a plein de « bandite » (comme il dit) qui s’intéressent à ces machines !
Donc il ne dort quasiment pas, et dès qu’il y a un bruit suspect (une voiture qui s’arrête…) il va voir ce qu’il se passe. C’est assez dangereux comme travail car certains n’ont pas trop d’état d’âme quand il s’agit d’argent…
De mon côté, je vais bien dormir… L’avantage d’être fatigué par le vélo, c’est qu’on dort bien partout, et en toute circonstance :)
Chacals
Les ouvriers me parlent de chacals qui rôdent dans les steppes par ici ! Certains disent qu’ils sont dangereux, d’autres pas.
On m’avait parlé des scorpions (=protéines :)) mais pas encore des chacals.
Il me reste une nuit avant Shimkent.
Avant de trouver un endroit où passer la nuit, je demande à une 10aine de personnes s’il y a des risques avec ces animaux dans le coin. De l’avis plutôt général, ils ne sont pas vraiment dangereux, ils sont petits, et sont loin des villes. Je planterai ma tente à côté d’un village, pas loin de la route.
Shimkent et la suite
C’est la troisième ville du Kazakhstan par sa population (630 000 habitants), et la plus grande ville que je vais traverser. Je pense y rester 4 jours minimum (internet, visite, repos)
Je pars ensuite vers Taraz (Тараз) où je serai alors proche de la frontière du Kirghizstan, que je franchirai au sud de la ville.
Les paysages devraient commencer à changer.
Tour de France !
L’équipe Astana est kazakhe et porte le nom de la capitale du Kazakhstan. C’est le seul moment (le Tour de France) où l’on entend ce nom (c’est une manière de faire connaître cette capitale), vous y penserez maintenant j’espère !
Alexandre VINOKOUROV est le leader de la formation.
Mais bon on ne m’a jamais parle de lui, j’ai l’impression qu’ils s’en foutent de ce sport ! (pourtant il a été élu sportif de l’année sur un site kazakh)
A bientôt pour d’autres nouvelles ! (sur Shimkent ?!)
PS: quelle est la capitale du Kazakhstan ?
Bon, rapidement, et sans les accents (absents de mon clavier. Et puis ca fait exotique comme ca)
Tout va bien, j’ai rencontre beaucoup de monde ces 8 derniers jours, dont 2 personnes parlant anglais a Taraz. Avec l’une d’elle et sa famille, en quelques heures j’ai appris sur le Kazakhstan beaucoup plus qu’en 1 mois !
J’ai aussi croise 2 filles cyclistes, americaine et anglaise, parties… de Thailande !! Ce sont les premiers cyclistes etrangers que je vois.
J’ai vu d’autres etrangers aussi. Cette route est-ouest inspire plus les voyageurs que la route nord-sud que je parcourais du debut de mon voyage.
Demain je franchirai la frontiere kirghize, et rencontrerai sur ma route les premieres « vraies » montagnes (que je vois depuis quelques jours deja. Les paysages ont beaucoup change ! De la neige… au loin)
Pour ceux qui me suivent sur la carte, je prends la route qui part au sud de Taraz en direction de Talas. Je rejoins la M41 puis je poursuis vers le sud jusqu’a Osh (au total : 660km, dans les montagnes) Je pense rejoindre groupe d’alpinistes a Osh.
Je quitte le Kazakhstan avec quand meme un petit pincement au coeur. Apres 40 jours dans ce pays, je commencais a etre habitue et apprecier cette culture et ce peuple… La famille avec laquelle j’ai passe la soiree aujourd’hui etait TRES chaleureuse.
Des photos… la prochaine fois ! Desole lecteur, je n’ai pas trop pris le temps de m’occuper de toi cette fois-ci.
A bientot,
Yann
Après les déserts brûlants du Kazakhstan, voilà de quoi se rafraîchir !
Une longue montée m’a amené sur les hauteurs du Kirghizstan, dans un décor qui m’a fait penser au magazine Géo, ou à la chaîne National Geographic…
Enfin, je respirais :)
L’une des nombreuses yourtes de cette vallée.
Des moutons partout…
(il vaut mieux aimer le mouton par ici… parfois il n’y a que ça au « menu »)
De magnifiques rivières, paradis des pécheurs parait-il.
Parfois certaines personnes demandent à être photographiées !
C’était le cas de cette femme.
Oiseau kirghize.
Voilà, ça c’était pour le Kirghizstan vert, d’altitude. Je ne suis resté dans ces décors que 2 jours seulement, malheureusement.
Ensuite, après une descente de 60km (je n’exagère pas ! Le rêve du cycliste), je suis passé de 3200m à 900m, pour trouver des paysages plus secs.
Baignade (= lavage) le soir avec une famille du coin.
Beau moment, au soleil couchant !
Cette étendue d’eau est l’immense réservoir d’un barrage. Ça rend les photos et la baignade moins romantiques mais c’est joli quand même !
Le parcours
Cette étape fut la plus longue entre 2 « grandes » villes (10 jours), et fut encore une fois assez riche en émotions !
J’ai été accueilli 3 fois, par :
- une famille Kirghize au père… un peu autoritaire (Mange ! Prends une photo. Maintenant, aux toilettes, et au lit !) Mais j’ai quand même apprécié son hébergement !
- un grand-père Kirghize : je m’apprêtais à planter la tente, quand celui-ci est venu me prévenir de la présence de loups dans la région. On m’a beaucoup parlé de ces loups (après les chacals), en m’expliquant que, proche des villages ou de la route, il n’y avait pas de danger. J’ai donc fait en sorte de limiter les risques (j’en ai combattu 4 ou 5 à mains nues, pas plus). Finalement je suis resté 2 nuits et 1 journée « de repos » chez ce grand-père, très amical.
- une famille Ouzebeke très généreuse.
Et, entre autre, j’ai :
- ressenti le tremblement de terre qui a malheureusement fait 13 morts en Ouzbékistan (article ici),
- franchi un col à 3330m,
- conduit une Mercedes classe E avec 4 enfants qui sautaient partout derrière… (impossible de mettre ou de faire mettre des ceintures de sécurité ici…),
- dormi dans plusieurs yourtes (soit pour rien, soit pour 1,40 EUR environ…),
- …
Osh
La ville où je me trouve actuellement est à la frontière entre l’Ouzbékistan et le Kirghizstan. Les ouzbekes sont nombreux (40%) et les tensions « inter-ethniques » sont parfois violentes : il y a un an des émeutes ont fait près de 200 morts en quelques jours.
Bernard Kouchner était venu ensuite pour « renouveler le soutien de la France aux efforts de stabilisation et de retour à l’ordre légal. », d’après le site du ministère des affaires étrangères.
D’après ce même site, « la situation s’est apaisée dans le pays depuis le référendum du 27 juin 2010 mais de nouveaux incidents ne sont pas à exclure. »
Au Kazakhstan on m’avait souvent déconseillé d’aller à Osh, « c’est la guerre là-bas ! » me disait-on. Le souvenir des émeutes de 2010 étaient encore bien présent.
Actuellement tout est calme, et quand je parle de ces incidents aux habitants, ils me disent que tout va bien… Mais si je leur demande est-ce que les ouzbekes et kirghizes s’entendent bien, j’obtiens parfois des « oui » affirmatif, et parfois des moues… qui veulent en dire beaucoup.
J’aborde ce sujet avec précaution évidemment.
Ne vous inquiétez pas, de nombreux voyagistes français organisent des expéditions et circuits passant par Osh cet été, la situation est stable.
Euh pas terrible de finir un article avec ce sujet, mais tant pis :) Regardez à nouveau les photos pour vous changer les idées ! Et puis j’ai déjà un autre article en préparation… (quel maître du suspense ce Yann)
a+
« Camp de base » :)
Ce camp est très bien équipé, et j’ai encore un peu d’avance, donc finalement je poursuis le trajet jusque là-bas à vélo (plutôt que d’attendre 6 jours à Osh)
Pour les Google Mappeurs, je prends la M41 puis la A372. En théorie j’arrive vendredi 29 (je compte 5 jours) Il y a un col à 3600m sur la route.
2 autres articles arriveront automatiquement mercredi et jeudi !
Victor, alias « Montaigne » dans les commentaires, a écrit un article à mon sujet dans le journal local de sa ville (petite commune au centre du Kazakstan)
Le titre en rouge signifie « Yann d’Orléans ».
Cliquez pour agrandir, et bonne lecture :)
Bon, je vous aide avec la traduction extra-terrestre de Google :
Jean d’Orléans
Les résidents Ulytau s’habituer à l’apparition sur les routes de l’arrondissement veloputeshestvennikov voyagez en groupe et seul. En règle générale, les touristes des pays voisins du Kazakhstan. Mais récemment visité Ulytau voyageur insolite – un représentant du lointain (et dans le même temps, si proche de nous) de la France.
Il fait la balade à vélo sur un trajet de Tioumen – Och. Une caractéristique intéressante – il monte un vélo avec un camion semi-remorque mono-roue. Il est très pratique – vous pouvez mettre dans le panier sur la route a exigé beaucoup de choses, presque autant que dans le coffre d’une motocyclette à trois roues. Il n’est pas nécessaire de prendre un nouveau sac à dos volumineux, constriction mouvement.
Nom du voyageur est Ian Dade (Yann Deydier). Pour regarder son âge de 28 ans, il était hors d’Orléans.
Je l’avoue, dans les premières minutes de la datation moi le sentiment que Ian est moi qui joue. Et il n’était pas un étranger, et un jeune acteur qui décide de la pratique comme un étranger. Imaginez un homme avec un bel accent, mais dans le même temps d’avoir un vocabulaire limité. De nombreuses questions qui lui sont adressées, il avait une droiture désarmement de son ton, répondit: «Je ne comprends pas! ». Cette tonalité est généralement jeunes, de faire du rattrapage, les taquineries les uns les autres, « Not Gonna Get! »Mais à la fin de la barrière de la langue est vaincu, et c’est ce que nous avons découvert. 10 janvier années à travailler dans un cabinet spécialisé en technologie de l’information. Les lois du travail en France vous permet de prendre un congé sans solde pour un maximum de 11 mois. Ian a décidé de l’utiliser pour voyager. Sur la route, il était de 25 jours. Dans le dernier paragraphe de son sentiers de vélo – dans la ville d’Osh, il doit répondre avec un groupe de grimpeurs et dans sa composition à grimper Pic Lénine.
Je lui ai demandé pourquoi il a choisi un tel moment difficile pour le chemin cycliste de l’objectif, à travers le Kazakhstan central, à un moment où il ya un sentier pavé « Astana – Almaty»? Dit que malgré le fait qu’il était très surpris quand j’ai dû aller sur la route dans la zone d’Arkalyk au Ulytau, à l’époque, comme les guides disent qu’il ya la route goudronnée, il ne regrette pas. Depuis spécifiquement choisi cette voie pour explorer l’arrière-pays du Kazakhstan.Yang souligne la bonne volonté de notre peuple. Il dit que quand il le vit debout sur la route, de nombreux conducteurs arrêtés et se demande s’il n’a pas besoin d’aide, offrir de la nourriture, les boissons (et pas seulement de l’eau …). Et un jour, en souriant, Ian, il était même persuadé de prendre un peu d’argent!Pourtant, il est surprenant que de nombreux invités lui, un parfait inconnu pour eux un homme pour la nuit. Il est inhabituel.
Depuis que je suis trop travailler dans l’informatique, ne pouvait pas résister à la question de sa rémunération en France. Jan sourit encore: «J’ai souvent poser cette question. » Il appelle le montant de son salaire, et je comprends que nous parlons de la rémunération habituelle, régulière Akim régional.
Yang dit qu’il aime notre nature. Mais il n’a pas vu d’Almaty!Entre nous, j’ai dit à Jan, si tu n’as pas connu le choc culturel de ce qu’il a vu, au Kazakhstan, après le niveau de vie qui existent en Europe? Non, dit-il, bien sûr, le niveau de vie que je n’ai jamais vu ici, pas comparable à la moyenne européenne, mais nous ne pouvons pas s’empêcher de remarquer que votre pays est un grand potentiel. En Arkalyk il vit la bauxite énormes mines qui est exploité, 10 km de terrain des champs agricoles qui sont traitées par des tracteurs puissants, des espaces sans limites.
La seule chose qui m’a frappé désagréablement, a dit Yang, est que vous êtes couché sur tout le colis bouteille. Même les sites naturels les plus beaux et encombré. C’est très triste. Et bien sûr, il a été surpris qu’une telle route n’est pas asphaltée majeurs complètement. J’ai dit que, avant, il est encore plus difficile pour un cycliste sur la route Kyzylorda.Nous disons au revoir à Ian, maintenant je vais suivre avec intérêt ses progrès vers l’objectif de l’Internet. J’invite les lecteurs de journaux et de Zhezkazgan visiter son site: Lesgrandesvacances.fr, où il anime une analyse détaillée, richement illustré en compte de son voyage.
Bonne route et rencontre intéressante que vous, Jan!
Comme les kazakhs et les mongoles, les kirghizes se déplaçaient autrefois avec leurs yourtes. Ces traditions ont largement disparu, et ces anciens nomades se sont maintenant sédentarisés dans les villes ou les villages.
Il reste malgré tout un certain nombre de familles qui continuent à vivre de cette manière (pour le plus grand bonheur du voyageur). En été, ils rejoignent les pâturages verts d’altitude, pour nourrir leurs moutons et chevaux. Ils vendent ensuite la viande de ces animaux, mais aussi le lait de la jument, par exemple sous forme de « koumis » : lait de jument fermenté, légèrement alcoolisé, à qui l’on prête de nombreuses vertus médicinales. Le goût est… particulier, il faut aimer le lait fermenté (je ne suis pas fan).
D’après ce que j’ai vu plusieurs fois, pendant les vacances d’été, les enfants (quasiment tous scolarisés) viennent rejoindre les grands-parents dans leur yourte, et passent 2 mois avec eux.
Ce sont ces familles que j’ai croisées. Ils vendent le koumis par exemple au bord d’une route. Et ils permettent de manger du mouton sous leur yourte.
Yourte en construction.
On voit le poêle qui sera placé à l’intérieur.
Ils font entre autres du pain excellent avec ce poêle !
Finalement, c’est un peu comme un meuble Ikea.
Il manque quelques pièces.
Mais qu’importe, c’est du solide.
Et voilà le résultat final.
(bon ok c’est une autre yourte, je n’ai pas attendu qu’ils finissent)
La cuisine – salon – salle de bain – chambre.
Une autre yourte, qui ne sert qu’au repas. Autre décoration.
Encore une autre yourte, décoration luxueuse.
La vie autour de la yourte.
Les enfants voulaient que je reste pour dormir, mais le devoir m’appelait.
Parfois il faut réparer les murs.
Le koumis
Pas besoin de légende, je crois que c’est clair.
Ensuite on fait fermenter le lait dans ce tonneau en bois, entre une nuit et 3 jours.
A consommer frais.
Pour finir, une unité de mesure que j’avais oubliée : Le Kirghizstan compte 3 têtes de bétail par habitant… Ca ne nous parle plus trop ça hein !
Et environ 5,5 millions d’habitants.
3 août : Le vacancier étant loin d’internet, ici Gérard qui vous communique le programme de l’ascension reçu par sms.
Ci-dessus, une vue Google Earth pour visualiser les étapes.
« - Jeudi 4/8, montée au C1, 4300m. Des tentes sont en place en permanence.
- Vendredi : repos au C1
Jours suivants :
- Installation C2 avec nos 4 tentes, 5300m puis retour C1
- Repos au C1.
- Montée et nuit au C2.
- Installation C3, 4 tentes, 6050m, retour au C1.
- Repos C1.
- Montée et nuit C2
- Montée et nuit C3
- Petite marche et repos C3
- Première tentative de sommet et retour C3
- 2ème tentative
- 3ème tentative
- Retour C1
- Retour CB
On est 8 au total (donc 2 par tente) :
Serge (Guide)
Nathalie, Stéphanie, Ingrid, Yannick, Michel, Romain, moi.
Des mules portent le gros du matériel au camp 1 : 9 tentes (dont une de secours), nourriture, gaz, affaires perso (environ 300 kg)
Ensuite, on équipe nous-mêmes les camps 2 et 3. (Plus de mules) »
Ca y’est !
Le lundi 15 août, vers 13h, Ingrid, Yannick, Michel, Serge (guide) et moi-même avons atteint le « sommet du pic de la montagne, ça veut dire le maximum de la montagne ! » (cf. un sketch de Gad Elmaleh)
Voilà l’équipe complète, devant le sommet :
Serge, Ingrid, Michel, Stéphanie, Romain, Nathalie, Yannick, le vacancier.
(Photo Stéphanie)
Alors, comment ça se passe une telle expédition ?
A vrai dire ça dépend de la montagne ! Par exemple il faut parfois 10 jours de marche pour atteindre le camp de base. Une caravane de yaks ou de mules porte alors tout le matériel.
Ici c’est plus simple, on peut atteindre le CB en 4×4, et même en « minibus solide » (voire à vélo)
Ensuite il va falloir :
- équiper les camps d’altitude en tente, nourriture, et gaz,
- acclimater (c’est à dire « habituer au manque d’oxygène ») les candidats au sommet.
Nous ferons porter le matériel au camp 1 par mules ou chevaux, et aux camps 2 et 3 par des porteurs.
Je vous rassure, ceux-ci sont bien équipés, et bien payés.
Ils sont balaises aussi… l’un d’eux est capable de porter 60 kg. La prime étant fonction du poids transporté, ils cherchent en général à porter un maximum.
Pour les acharnés du détail, ou ceux qui cherchent à se renseigner sur ce sommet avant de le tenter, vous trouverez un graphique plus bas, décrivant notre l’ascension jour par jour, et presque mètre par mètre. Et la page « Position du vacancier » vous donne l’emplacement de chacun des camps.
La tente mess du CB.
Les chambres doubles du CB, devant les premières montagnes du Pamir Alaï.
Le camp de base, à 3600m, est plutôt confortable : cuisiniers, douche, et même une télé qui braille les derniers tubes russes pendant les repas.
On trouve dans ce camp toutes les nationalités, et nous avons en particulier côtoyé des alpinistes venant de : l’Azerbaïdjan (ils ont emprunté une voie directe vers le sommet, et non la voie « classique ». De vrais guerriers), l’Iran, l’Espagne, la Russie, la France…
Le « Lénine » est un « 7000 » très fréquenté.
Bref, après quelques préparatifs au camp de base, et une randonnée d’acclimatation à 4000m, nous partîmes, guillerets, vers le camp 1 :
Sur le chemin du camp 1
Enfin à leur place.
(il faut avoir suivi ce blog depuis le début)
Le camp 1, 4400m, est aussi assez bien équipé : tentes fixes, cuisinier,
et douche précaire mais douche quand même.
Une fois au camp 1, nous ne redescendrons plus au camp de base avant la fin de l’expédition.
A partir de ses 4400m, nous allons alors commencer une série de montées et descentes vers les camps 1, 2 et 3 (cf. graphique)
En gros, le groupe :
- monte au camp 2 pour l’équiper, puis revient au C1,
- monte au camp 3 pour l’équiper, puis revient au C1,
- part faire le sommet.
Un soir au camp 1 : couple d’inconnus avec bonnets
Sur la route du camp 2, Yannick s’hydrate, et réfléchit en même temps.
Une cordée lointaine, sur le grand glacier de la face nord.
Entre les camps 1 et 2, des crevasses pimentent le trajet.
Celle-ci (photo suivante) est assez… intéressante !
Nous trouverons un chemin moins dangereux que celui qu’empruntent ces 4 alpinistes… mal inspirés.
D’où l’intérêt d’être encordé.
Stéphanie en action.
L’arrivée au camp 2 est très longue, et finit par une dernière petite montée éprouvante.
Ce camp 2, 5400m, est, contrairement aux camps précédents, un vrai camp d’altitude : aucune structure fixe, et il faudra littéralement construire nos emplacements (plate-forme dans la glace et les rochers) pour y poser et fixer les tentes.
Arrivée au camp 2 : camp posé dans la pente, sur des rochers et de la glace.
On distingue aussi ceux qui partent vers le camp 3.
Le camp 2, un autre jour, sous la tempête !
D’où l’intérêt de fixer correctement sa tente…
Je plaisante dans cette légende mais une tente mal fixée peut avoir des conséquences dramatiques. On n’est pas au camping de Biscarosse là.
Ingrid, Stéphanie, Yannick.
Romain
(photos pas vraiment dans l’ordre, mais qu’importe)
En général, il est assez rassurant d’avoir Yannick dans sa cordée.
Froid.
Une autre crevasse sympa.
(photo Ingrid)
Pour franchir une crevasse, c’est facile :
- soit il y a un petit pont de neige qui relie les 2 bords, dans ce cas on marche dessus en « se faisant léger » (hum…),
- soit il y a juste un petit espace vide, alors on fait un grand pas, ou… on saute,
- soit il y a un grand espace, alors… on installe une échelle en aluminium, ou fait un pont avec des cordes, ou on trouve un autre chemin…
- soit… on tombe dedans : dans ce cas la il faut espérer que la cordée n’était pas trop endormie, qu’elle a réussi à vous retenir, et qu’elle aura assez d’énergie pour vous faire remonter à la surface.
Dangers
La haute montagne est dangereuse et même très dangereuse, nous l’avons malheureusement vérifié plusieurs fois pendant notre séjour : accidents, décès… C’est une réalité que nous connaissions.
Parmi les problèmes importants que l’on peut rencontrer, on compte les oedèmes pulmonaires et cérébraux, provoqués par la raréfaction de l’oxygène. S’ils ne sont ne pas soignés rapidement, ils conduisent au décès du malade (cf wikipedia, ça faisait longtemps)
Les blessures et le froid sont aussi d’autres dangers très importants à ces altitudes.
Après cette parenthèse glauque, reprenons notre « ascension ».
Le camp 3
(photo Stéphanie)
Le camp 3 est à 6100m. A cette altitude on sent bien qu’on n’est pas trop à sa place : manque d’oxygène, froid, vent, parfois de grosses quantités de neige qui tombent… bref la montagne vous murmure en permanence « Que fais-tu là, petit ? Retourne dans tes plaines ! »
Par exemple entrer et sortir de la (petite) tente demande une gymnastique qui essouffle énormément. Aller aux toilettes est toujours une épreuve. Pourtant il faudra travailler à cette altitude pour planter les tentes, et les fixer dans la neige comme on peut. Puis il faudra y « vivre » : cuisiner, dormir, fabriquer de l’eau…
Malgré tout, on aime bien ce camp 3 : Il offre une vue magnifique sur les montagnes voisines (il se trouve sur le haut d’une « bosse »), et est structurellement mieux fait que le camp 2 (moins de pentes)
C’est en général le dernier camp avant le sommet (il existe un camp 4 que nous n’avons pas utilisé). Nous y dormirons 3 nuits au total (cf. graphique etc…)
Pose bizarre sur le chemin du camp 3
(photo Ingrid)
Départ pour le sommet
Après une courte nuit au camp 3, nous prîmes donc le chemin du sommet : départ 3h30 du matin, par -15°C, et beaucoup de vent…
Cette première tentative fut transformée en « journée d’acclimatation » 400m plus haut : retour au C3, et repos jusqu’à re-3h30 du matin.
Le 15 août, à la lumière blafarde de nos frontales lediennes, nous reprîmes donc le même re-chemin, par -20°C, et du vent. Débutait alors une lonnnngue et lennnte ascension de 8h environ. Cette voie ne présente pas trop de difficultés techniques. Des cordes fixes « protègent » les passages dangereux.
La difficulté vint du manque d’oxygène : au départ (6100m) tout semble aller bien, les jambes obéissent… Mais vers les 6600m, cela ne fonctionne plus comme ça. Impossible de garder un rythme de marche normal. Le corps ne trouve plus son « comburant », il étouffe, l’énergie musculaire devient impossible à produire… En pratique sur ma personne : tenter d’accélérer était non seulement impossible, mais provoquait aussi des nausées.
J’ai fini à 2km/h, après un « chemin de croix » interminable, l’esprit perdu dans un nuage de pensées confuses et laiteuses, en pensant ne jamais arriver au but…
Fouler le sommet fut donc un moment très émouvant, en particulier car, bien évidemment, il marquait la fin d’un loong voyage commencé 3 mois avant, quelque part en Sibérie…
Le « jour du sommet » : levé de soleil sur montagnes, et Lune.
Au loin : le Pic Communiste (!)
Sur la voie du sommet.
Quelques heures après, je serai moins vaillant…
(photo Serge)
Le vacancier, Michel, Ingrid, Yannick, et Serge, au sommet.
Cliquez pour agrandir et voir les têtes.
(photo Serge)
Le graphique : diagramme de l’ascension réalisée.
(sources : Serge Bazin, guide de l’expédition)
Une page web se tourne, maintenant je passe à autre chose, tu en sauras plus dans de prochains articles ! Sache juste que mon vélo est emballé dans un carton (définitivement), et que je suis à Bichkek (capitale du Kirghizstan)
J’espère que tu vas bien cher lecteur, que tu as passé de bonnes vacances d’été, et que tu penses déjà à tes prochaines !
a+
Y.
Cher Internaute,
Je suis revenu en France depuis début septembre. Etant SDF jusqu’en novembre, j’ai trouvé refuge chez mes parents (et cette chambre d’hôte me convient pas mal aussi, je dois dire)
Voilà quelques photos pour illustrer la fin de mon voyage, avec 3 supplémentaires sur la montagne (ça manquait de paysages…) Suivent ensuite quelques autres sujets… un peu en vrac.
Un matin, après un départ à 4h…
(Ce sont pourtant des vacances)
Des montagnes jusqu’à l’infini, et un peu au delà.
Le vacancier devant les montagnes infinies.
De retour à la capitale (Bichkek), nous nous jetâmes sur les fruits frais qui nous faisaient défaut sur les montagnes (je révise mon passé simple :))
2 minutes plus tard : orgie de framboises !
Puis nous nous séparâmes tristement.
Je repartis alors pour quelques excursions kirghizes, en version sac-à-dos.
Après avoir survécu à 7h de voyage dans un minibus complètement fou (je n’ai jamais vu autant de personnes angoissées dans un bus) j’arrivai dans la région du lac Issyk Kul, réputée pour ses randonnées (la région) et la pureté de son eau (le lac)
Petit trek dans autre vallée kirghize (encore) magnifique.
Portrait.
Plus tard, je passai du temps avec le boulanger local, pour assister à la fabrication de leur savoureux pain.
Pétrissage et mise en forme…
Résultat.
Le boulanger re-travaille un peu la pâte…
…il pause un peu…
… et vient coller la pâte sur les parois du « tandoor », four utilisé dans beaucoup de pays du coin, jusqu’en Inde.
Laisser cuire 5 min (thermostat 4)
Résultat délicieux.
Prix : 0,16 €
Re-pause + pub…
Puis vint le jour du retour.
Pour égayer la fin du voyage, Aeroflot, la compagnie aérienne russe qui me ramena à Paris, égara mon vélo lors du transit à Moscou (« problème de transit » comme dit mon père)
Celui-ci fut retrouvé quelques jours plus tard. Ouf.
Chers lecteurs,
Aujourd’hui vous avez droit à 2 articles (cf. ci-dessous !)
Merci pour tous vos commentaires et autres mails suite à mon ascension ! Ils m’ont tous beaucoup touché. Sincèrement.
Depuis 3 mois, vous avez été très nombreux à me lire, à vous intéresser, à poser des questions, voire même à réclamer des articles… quelque part, vous avez fait partie de mon voyage.
Et tous vos commentaires ont rendu ce site vraiment très vivant !
Merci encore. J’ai été ravi de « partager » ce voyage avec vous.
Vous êtes vraiment les meilleurs lecteurs de l’Internet mondial :)
Et après ?
Mon périple en Asie Centrale est donc terminé. Ce blog était en particulier destiné à faire le récit des 3 mois passés dans cette région.
Cela dit, il me reste encore… un peu plus de 2 mois de vacances.
Je compte continuer à alimenter ce blog de temps en temps avec des photos, mais sans doute moins de commentaires.
Quelle est la suite ?
La semaine prochaine je pars voir quelques amis ici ou là.
Fin septembre, le vacancier part 10 jours en Croatie, pour… de vraies vacances ! C’est-à-dire avec des grasses matinées, des plages, des hôtels… :) Et en version… « accompagné ».
Et après la Croatie, et bien… je ne sais pas encore.
Et j’adore ne pas savoir…
A bientôt.
Yann
L’espérance est une insulte à l’instant.
Sylvain Tesson
Ce fut 10 jours de pur soleil, comme en France.
On en entend souvent parler, et bien c’est vrai : la Croatie, c’est TRES beau :)
Voyez par vous même.
Eglise St Marc, à Zagreb.
Zoom.
Tuiles vernissées. C’est plutôt réussi.
Le Parc national des lacs de Plitvice.
Un enchaînement de lacs et de cascades.
De l’eau partout…
Paradisiaque !
L’eau est cristalline….
Toujours dans le même parc.
Forêt, au soleil couchant.
Un peu plus loin : pêcheur du soir.
La ville de Pag, sur l’île de Pag.
Vue sympa depuis notre chambre d’hôte…
La mer au pied de la maison.
Parc national de Krka.
Lacs et cascades comme à Plitvice.
Limpide !
Changement de décor : des restes de la guerre serbo-croate.
A cet endroit, il faut rester SUR les chemins et les routes :)
Une ruelle de la ville de Sibenik.
Un croate à Sibenik, portant un chapeau traditionnel.
La ville de Trogir.
L’île de Brac, ville de Supetar.
L’île de Brac, bougainvilliers.
Le vacancier sur île de Brac.
Supetar.
Coucher de soleil romantique, avec mouettes.
Dernier petit cadeau de la nature, la veille du retour en France…
Comment la remercier ?
Je vous laisse méditer sur cette question :)
A bientôt.
Et pour finir ce périple, le vacancier partit 3 semaines en Grèce (article légèrement en retard : c’était fin octobre)
Il découvrit une petite île charmante, Kalymnos, toute proche de la Turquie.
Au programme : flânerie, plage, escalade, restos…
Le port de Pothia.
Des grimpeurs partout.
Ce sont 90% des touristes ici.
On comprend pourquoi…
Il suffit de marcher.
Des italiens, des anglais, des espagnols, des français…
Des blondes.
Des balaises.
Descente en fil d’araignée.
Mal au cou…
Zoom.
Un peu d’histoire tout de même.
Érechthéion, temple situé sur l’Acropole d’Athènes.
« Evzone » : membre de l’unité cérémonielle qui garde le parlement d’Athènes.
Pour une fois, exceptionnellement, je fais un peu de pub : c’est Simon Montmory qui me servit de guide d’escalade sur Kalymnos. Parfaitement adapté à la douceur de vivre de cette petite île, il saura vous guider quel que soit votre niveau ! Voici son site internet.
Ainsi s’achèvent les Grandes Vacances !
Arg.
Depuis fin novembre, j’ai quitté mes habits de vacancier, et repris le chemin du bureau…
Cliquez sur les photos pour lire l’article correspondant.
En guise de conclusion, je pourrais écrire beaucoup de choses ! J’ai choisi juste un thème : ce qui m’a plu…
Etre DEHORS !
J’ai aimé accompagner le soleil dans sa course quotidienne… et glisser en silence, avec lui sur la surface de la Terre !
Je n’en ai parcouru qu’une infime partie, mais ai vécu chaque moment de façon très intense : chaleur des rencontres, chaleur des 40°C, froid, faim, effort, beautés des paysages…
Le soleil est le projecteur qui met en lumière les beautés du monde… Je voulais le suivre depuis longtemps, participer au spectacle, et n’en perdre aucune seconde ! J’ai eu cette opportunité, pendant 6 mois.
User de son CORPS !
Nous sommes tous dotés d’une machine exceptionnelle, capable de… transformer des nouilles en kilomètres.
C’est magnifique ! Lorsque ce mécanisme est utilisé pour découvrir, parcourir notre planète, en admirer ses joyaux, une symbiose se crée, et elle décuple la beauté…
Avoir le TEMPS !
C’est un luxe formidable, que j’ai eu la chance de pouvoir m’offrir.
Il n’est pas donné à tout le monde.
Et c’est dommage ! Avoir le temps de profiter vraiment de notre vie devrait faire partie des droits fondamentaux…
Oui oui, pourquoi pas… Même pas peur !
Les rencontres !
Je ne m’attendais pas à autant de générosité.
Tout cela était si naturel pour ces kirghizes, kazakhes (ou autres) que j’ai pu croiser.
Un simple thé, un morceau de gâteau ou un véritable festin, un lit pour la nuit, et même plusieurs fois de l’argent… de la part de ces gens qui n’ont souvent comme ressources que quelques têtes de bétails…
Leur curiosité, et leur envie de partager un moment avec moi, ont fait de ces rencontres des instants rares, et précieux.
Mais aussi, en vrac :
- Vivre avec très peu de chose… consommer (et donc nuire) très peu…
- Découvrir sans cesse, laisser faire le hasard, ne PAS connaître la suite…
- S’enivrer du vide du désert, du bruit de son vent, du silence de ses nuits…
- Se gorger de soleil… jusqu’à l’overdose !
- Observer le ciel nocturne.
- Avoir le sentiment de parcourir, à petite échelle, la TERRE
Autres petits plaisirs ridicules (très personnels) :
- Le plaisir de ne pas se laver… enfin pas toutes les 5min.
- Corollaire : le plaisir de se laver quand on est vraiment sale :)
- …
Merci à tous, à bientôt j’espère.
En attendant amusez vous bien, et préparez bien vos prochaines vacances !
Yann Deydier
« Le silence est le bruit que fait le temps en passant. »
Sylvain Tesson